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Grande étude multicentrique MonaLisaTouch en France

Le laser MonaLisa Touch est capable d'induire la reconstruction des tissus vaginaux. Si son efficacité est avérée chez les femmes avec des antécédents de cancer, il pourrait obtenir le remboursement de la sécurité sociale en France

Le laser MonaLisa Touch a été spécialement conçu par la société florentine Deka pour la muqueuse vaginale. Il est capable de stimuler la production de collagène et d’acide hyaluronique régénérant ainsi les tissus. Trois ou quatre séances espacées de trois à cinq semaines sont nécessaires la première année. Ensuite, une séance par an suffit. Entre temps, plus besoin de gels lubrifiants ou d’ovules. 

L’IGR devrait recevoir le laser dans les semaines à venir et il est attendu avec impatience. Une cinquantaine de patientes sont déjà sur liste d’attente. Delphine Wehrer, gynécologue à l’IGR, explique ce plébiscite : “Le laser MonaLisa Touch est le seul traitement local qui semble ré-épaissir la paroi vaginale et rétablir de la lubrification vaginale naturelle. Par ailleurs, ce traitement aurait un effet persistant contrairement aux traitements locaux.”

Evidemment, ce miracle a un prix : entre 250 et 300 euros la séance. “Nous voulons que le laser MonaLisa Touch soit considéré comme un soin support et non comme un soin de confort. Il pourrait ainsi être remboursé par la sécurité sociale.” explique le Docteur Michel Mouly, chirurgien gynécologue et oncologue, premier à avoir importé le MonaLisa Touch en France.

Pour obtenir le précieux sésame de l’autorité de santé, son efficacité doit être prouvée. Des études scientifiques ont déjà montré son effet sur l’amélioration la lubrification vaginale, des douleurs lors de la pénétration (dyspareunie) et des fonctions sexuelles (Salvatore et al. Climacteric. 2015 ; Behnia-Willison et al. Eur J Obstet Gynecol Reprod Biol. 2017). Toutefois, elles ont été conduites sur des femmes naturellement post-ménopausées. Or, les femmes avec des antécédents de cancers hormono-dépendants ont des symptômes souvent plus sévères. Les résultats ne sont donc pas forcément extrapolables. C’est pourquoi deux études vont être spécifiquement menées sur cette population. La première sera conduite par l’IGR. L’essai devrait débuter en mai et se poursuivre pendant 6 mois afin notamment d’évaluer la persistance de l’effet du Mona Lisa Touch sur des critères objectifs : pH du vagin, frottis... En parallèle, une étude est organisée par le Ministère des solidarités et de la santé Français et l'Institut National du Cancer. Elle sera menée pendant deux ans sur 500 femmes et mobilisera trois centres : le Centre Médical Henri Mondor à Créteil, l’hôpital Universitaire Carémeau à Nîmes et les Centres régionaux de lutte contre le cancer (CRLC). Elle comparera l’efficacité du Mona Lisa Touch à celle d’un placebo, de l’acide hyaluronique, d’un lubrifiant et d’autres lasers.

 Emilie Groyer

Mis à jour le 26 mars 2018